>> http://www.prumpleffer.de/ >> > J'arrive po à acceder au site :-( Sans doute une défaillance technique temporaire. Ça arrive. >:O Mais ils mettent quoi dans ces bettes là (autrement dit, comment > marche un trollomètre) ?
C'est simple. Un trollomètre, grossièrement, c'est un système d'analyse du contenu de messages, afin d'en déterminer le caractère trollogène.
Un peu comme un filtre à spam, en fin de compte, mais les bons trolls sont nettement plus insidieux.
L'idée de génie d'Hans Prumpleffer, après avoir soutenu sa thèse dont le sujet vole largement au-dessus de mes capacités intellectuelles, mais est en relation avec les chaînes de Markov, est de rendre cette analyse totalement transparente.
Les premières versions des trollomètres Prumpleffer étaient purement logicielles, et ne tournaient que sous Linux et FreeBSD, en tant que filtre logiciel branché sur la couche TCP/IP du système d'exploitation. Le logiciel était en deux parties : une partie «protocole» capable de comprendre le sens des paquets IP (pour par exemple ignorer les transferts ftp), et une partie «analyse» se basant sur les paquets extraits par l'autre partie, sur laquelle une analyse stylistique et linguistique, associée à une base de données de modèles de trolls, permet de déterminer si le contenu est un troll, et de prendre les actions adéquates : suppression, altération ou marquage du contenu (ce qui n'est pas toujours si simple puisque nombre de protocoles indiquent la taille du contenu avant de le transmettre, il faut donc retarder la transmission de l'ensemble du «message» avant d'avoir terminé l'analyse.
En 1995, il rencontre Karl Rudolfsknecht (arrière petit-fils de Gunther Rudolfsknecht dont les travaux en chimie organique avaient servi de base aux premières études scientifiques sérieuses sur les trolls menées par Jean-François Lecoeur), un électronicien de génie. Ensemble, ils réalisent le connecteur Piggyback qui permet de concevoir un trollomètre matériel comme un équipement de réseau passif : un petit boîtier que l'on branche entre une machine et son câble réseau, alimentée uniquement par le câble. Les premiers modèles ont cependant des ratés et nécessitent une alimentation externe, principalement parce que les mémoires flash utilisées pour stocker le code consomment trop de courant par rapport à ce qui est raisonnablement prélevable sur le lien.
Malgré tout, l'évolution de la technique, et surtout l'ajout d'une paire de petits accumulateurs aidant, le connecteur Piggyback+ est un succès, et le premier brevet de la toute frâiche société Prumpleffer Gmbh.
En 1998, Prumpleffer innove encore avec une nouvelle version de l'interface Piggyback, avec un boîtier dont la forme, toute en rondeurs, a pour la première fois été confiée à un styliste. Le trollomètre quant à lui est un système minimal à base de processeur de type MIPS 5900, et un système d'exploitation dédié à l'analyse du trafic réseau nommé TomOS (dérivé de Yoctix, mais modifié en profondeur ne serait-ce qu'à cause du choix du processeur) en ROM, et un connecteur compactflash pour stocker les réglages et préférences utilisateurs. Le boîtier étant réalisé en carbure de tungstène, cette gamme est tout naturellement baptisée Wolframm, en en aôut 1999 Prumpleffer Gmbh fabrique son millionième trollomètre.
Le succès des trollomètres Prumpleffer n'étant pas démenti, Cisco engage des tractations en vue de racheter Prumpleffer à la fin de l'été 2001. Malheureusement, les événements aux USA provoquent d'une part le gel instantané des pourparlers, d'une part, et une augmentation phénoménale des trolls, d'autre part. Pour la première fois de son histoire, Prumpleffer est pris de court : les solutions matérielles atteignent leurs limites, et provoquent des latences désagréables. Le modèle P42, sorti en août 2001, est rapidement remplacé par le 42XT en janvier 2002, avec un processeur deux fois plus rapide, mais il ne suffit pas à éviter un flop de cette série et une désaffection des utilisateurs.
De plus, la concurrence s'avère enfin capable de fournir des trollomètres matériels dont les performances s'approchent, voire dépassent, celles des Prumpleffer (comme le Trollmaster de Genosys, ou le Ace TrollSlayer 2000 de Plimfin).
Il faudra deux ans à Prumpleffer pour retrouver son leadership technologique dans le domaine, grâce à la gamme Prumpleffer Gold (dont, on peut le dire désormais, les premiers modèles ont été vendus à perte) qui évoluent sur deux plans : d'une part, ces modèles ont de véritables capacité de hub ou routeur réseau, ce qui permet d'utiliser un seul trollomètre pour plusieurs liens (et d'utiliser, sans que cela soit perçu comme une régression, une alimentation externe), et d'autre part, il est possible de les faire travailler en parallèle avec une partie logicielle fonctionnant sur l'ordinateur hôte, dont la puissance est bien supérieure : c'est le système Buendelgerausch (ce nom désignant à la fois le protocole de communication avec le trollomètre, et l'application d'analyse).
Compte tenu de la puissance des machines actuelles, Buendelgerausch permet d'atteindre des performances exceptionnelles dans l'analyse. De plus, les fonctionnalités de routeur des trollomètres leur permettent de se découvrir les uns les autres, et de fonctionner en cluster pour l'analyse lorsque leur charge d'analyse augmente, tant que cela n'impacte pas la charge réseau. Cette fonctionnalité étant bien évidemment débrayable par l'utilisateur, s'il veut être certain de maîtriser l'utilisation de ses ressources réseau.
Dans la foulée de la diffusion croissante de Buendelgerausch, Prumpleffer entre en bourse à l'été 2003. En l'espace d'une semaine, le cours de l'action triple.
La série «Stereotype», annoncé en septembre 2004 et commercialisée deux mois plus tard, permet à Prumpleffer d'enregistrer sa cinq millionième vente en avril 2005.
Malheureusement pour Prumpleffer Gmbh, Karl Rudolfsknecht quitte la société (et se marie) à l'été 2005. Son génie et, reconnaissons-le, son grain de folie, ne pourront pas être remplacés. En septembre de la même année, c'est au tour de Jens-Joerg von der Ringe, architecte logiciel depuis 1997 et auteur de l'essentiel du code de Buendelgerausch, de partir. L'action voit son cours divisé par cinq en l'espace d'un trimestre, et Cisco qui envisageait une OPA hostile sur Prumpleffer, se contente d'acheter un peu plus de 40% des actions.
Malgré vents et marées, l'activité de Prumpleffer continue. Une rumeur prétend que Hans Prumpleffer a découvert un nouvel algorithme d'analyse de texte qui permettrait de prendre une décision fiable à plus de 90% sur le caractère trollogène d'un texte en temps linéaire, à partir des quelques premiers mots de chaque paragraphe, et qu'il est en train de l'industrialiser. Ceci permettrait de se passer de Buendelgerausch, ou de l'utiliser à d'autres fins. De plus, la technologie matérielle a évolué, et là où un MIPS 5900 à 133Mhz avec une flash de 64MB pouvait s'avérer insuffisante pour filtrer , on peut de nos jours trouver des processeurs six fois plus rapide, et utiliser des flash de 1GB, pour la même consommation électrique et le même coût que par le passé...
La prochaine gamme de trollomètres Prumpleffer devrait, une fois de plus, réinventer le genre et repousser les limites du procédé... reste à savoir si Prumpleffer pourra la construire et la commercialiser en un temps raisonnable.
Nous remercions tous monsieur Miod pour cet exposé très clair, qui relève bien le niveau.